Les vacances à la montagne ont viré au cauchemar à Pra Loup. En l’espace de trois jours seulement, deux accidents de motoneige distincts ont coûté la vie à un père et sa fille, et grièvement blessé une autre vacancière. Ces drames mettent en lumière de graves failles en matière de sécurité sur des activités pourtant encadrées. Une entreprise de loisirs est aujourd’hui au cœur d’une enquête. Quelles sont les responsabilités ? Comment un tel enchaînement a-t-il été possible ? Éclairage sur les accidents de motoneige à Pra Loup qui secouent la station alpine et soulève des questions de fond.
Chronologie des accidents de motoneige à Pra Loup
En l’espace de 72 heures, la station de Pra Loup a été le théâtre de deux accidents mortels, tous deux survenus lors d’activités encadrées par la même entreprise de motoneige. Ces événements tragiques, bien que distincts, présentent des similitudes troublantes qui soulèvent des interrogations légitimes. Retour sur les faits.
Premier accident de motoneige à Pra Loup : une vacancière gravement blessée
Le mardi 25 février 2025, une femme de 43 ans, en vacances à Pra Loup, participe à une randonnée nocturne en motoneige, avec une société locale spécialisée dans ce type d’activités. Au cours du trajet, la victime perd le contrôle de l’engin. La motoneige sort de la piste et percute violemment un arbre.
Rapidement alertés, les secours interviennent sur place. En raison des conditions d’accès, c’est une dameuse qui permet l’extraction de la victime vers une zone praticable. Elle est ensuite héliportée vers le centre hospitalier de Gap. Son pronostic vital est engagé. Elle souffre de graves lésions au niveau du dos et des jambes.
L’entreprise encadrant cette sortie nocturne ne fait, à ce moment-là, l’objet d’aucune mesure particulière. Pourtant, ce ne sera pas le seul incident grave à déplorer.
Deuxième accident : un père et sa fille meurent sur la piste
Trois jours plus tard, le vendredi 28 février 2025, un nouveau drame survient, dans des circonstances similaires. Un père de 70 ans et sa fille de 42 ans participent, eux aussi, à une sortie en motoneige. Leur engin quitte brutalement le tracé prévu et vient s’écraser contre un arbre.
Les secours sont dépêchés en urgence, mais l’impact a été d’une violence extrême. Le père décède sur place. Sa fille, grièvement blessée, est transportée à l’hôpital. Malgré les efforts médicaux, elle succombe peu après à ses blessures.
Deux accidents de motoneiges à Pra Loup très graves. Deux événements mortels. Trois victimes en moins d’une semaine. Tous les regards se tournent désormais vers l’entreprise qui encadrait ces activités.
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Suspension de l’activité de l’entreprise organisatrice après l’accident de motoneige à Pra Loup
Face à la gravité des faits et à la répétition des accidents en un temps si court, la préfecture des Alpes-de-Haute-Provence a réagi avec fermeté. Dès le lundi suivant les drames, l’entreprise organisatrice des randonnées en motoneige a vu son activité suspendue par décision administrative.
Cette suspension vise à permettre aux autorités de faire toute la lumière sur les conditions de sécurité proposées aux clients. Selon les premiers éléments de l’enquête, les deux accidents présentent un point commun : des sorties organisées de nuit, sur des tracés partiellement balisés, dans un cadre où l’encadrement technique pourrait avoir été insuffisant.
Par ailleurs, l’entreprise concernée aurait continué à proposer des sorties sans modification de ses protocoles de sécurité après le premier accident. Cela interroge sur la réactivité et le niveau de conscience des risques. Cette inertie a potentiellement contribué au second drame.
L’enquête, menée par la gendarmerie avec le concours de la brigade des transports, devra déterminer si des négligences graves ont été commises. Elle étudiera notamment l’état des engins, les qualifications des encadrants, ainsi que les consignes données aux participants.
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Sécurité des motoneiges en station : quelles obligations ?
Souvent considérées comme ludiques et inoffensives, les randonnées en motoneige obéissent pourtant à une réglementation stricte en France. La loi interdit la circulation libre de ces engins, classés comme « véhicules terrestres à moteur non homologués ». Seuls des professionnels qualifiés peuvent les encadrer. La sécurité des participants repose alors sur trois piliers essentiels : des règles précises, des encadrants compétents et des consignes strictement appliquées.
Un itinéraire préalablement autorisé par la préfecture
Pour éviter de nouveaux accidents de motoneige à Pra Loup, les autorités doivent baliser des pistes dédiées à l’avance. Ces zones doivent rester strictement réservées aux groupes encadrés. Il faut aussi installer des panneaux de signalisation clairs et des barrières pour limiter les écarts.
Lors des randonnées nocturnes, la vigilance doit être renforcée. L’éclairage, la visibilité et la météo doivent faire l’objet d’un contrôle rigoureux.
L’utilisation de matériel répondant à des normes de sécurité
Chaque motoneige doit subir un entretien régulier. Avant chaque sortie, l’entreprise effectue un contrôle de sécurité obligatoire. Elle consigne ces vérifications dans des registres. De leur côté, les clients doivent porter un équipement complet : casque homologué, gants, vêtements adaptés au froid et résistants aux chocs.
Un encadrement humain rigoureux
Les moniteurs doivent posséder des qualifications précises, comme le brevet d’accompagnateur motoneige. Ils doivent aussi limiter le nombre de participants à chaque sortie. La réglementation encadre strictement la vitesse. Avant chaque départ, les moniteurs donnent des consignes claires, suivies d’un briefing de sécurité obligatoire.
Dans les deux accidents survenus à Pra Loup, l’enquête se penche justement sur le respect de ces règles. Si une faille apparaît à l’un de ces niveaux, l’entreprise pourrait voir sa responsabilité pénale engagée.