Quoique rare, l’embolie amniotique chez la femme enceinte est l’une des principales causes de mortalité maternelle en Europe. Elle survient généralement en fin de gestation et affecte entre 2 et 6 grossesses sur 100 000. Mais en quoi consiste l’embolie amniotique chez la femme enceinte ? Quelles en sont les causes et comment peut-elle être prise en charge ? Cet article vous dit tout ce qu’il faut savoir à ce sujet.
Définition de l’embolie amniotique
L’embolie amniotique chez la femme enceinte est une complication bien rare, mais gravissime qui survient durant la grossesse. Il s’agit en fait de la deuxième cause de décès maternel relative à la gestation. Elle est caractérisée par le passage dans la circulation sanguine de la mère des éléments transportés par le liquide amniotique (débris, mucus du fœtus, cellules squameuses, etc.). Ces derniers devenus solubles dans le sang montent jusqu’au niveau du poumon pour occasionner une sorte d’embolie pulmonaire.
L’embolie amniotique chez la femme peut se produire pendant le travail ou après l’accouchement. Les débris du liquide amniotique qui montent au niveau du poumon obstruent en fait les artères et engendrent divers troubles tels que :
- Les troubles de la coagulation ;
- La détresse respiratoire ;
- Les convulsions ;
- L’hémorragie ;
- La défaillance des organes vitaux ;
- L’arrêt cardiaque, etc.
C’est un phénomène brutal et qui est responsable du décès de la mère dans environ 30 % des cas selon les études.
Quelles peuvent être les causes de l’embolie amniotique chez la femme enceinte ?
Les agents à la base d’une embolie amniotique chez la femme enceinte restent très peu élucidés. Mais des recherches ont prouvés que certains facteurs peuvent favoriser cette complication chez les futures ou les nouvelles mamans. Il s’agit entre autres de :
- L’âge maternel avancé ;
- Les grossesses multiples ;
- L’utilisation des forceps ;
- La césarienne ;
- La rupture utérine ;
- Les lacérations cervicales ;
- Le traumatisme abdominal ;
- Le décollement placentaire prématuré ;
- Le placenta praevia, etc.
Des études de cohorte canadienne révèlent par ailleurs des risques d’embolie amniotique chez les femmes enceintes ayant subi un travail stimulé.
Comment se fait le diagnostic de l’embolie amniotique chez la femme ?
Le diagnostic de l’embolie amniotique se base exclusivement sur des observations cliniques. La complication est en fait suspectée lors de l’apparition de la triade classique hypoxie soudaine, hypotension, coagulopathie chez une femme pendant ou immédiatement après l’accouchement. En observant les divers symptômes, l’équipe médicale se doit d’appliquer la prise en charge adéquate en vue de préserver la vie de la mère et de l’enfant.
Chez une femme qui présente cette complication, des examens d’imagerie médicale peuvent en outre être sollicités. La radiographie standard non spécifique montre par exemple des zones bilatérales diffuses hétérogènes et homogènes d’opacité accrue qui s’apparentent souvent à un œdème. Le scanner thoracique quant à lui présente des opacités diffuses ressemblant à du verre dépoli associées à une vascularisation pulmonaire hilaire proéminente. Ces résultats ne sont toutefois pas spécifiques et ne permettent pas de différencier la complication d’un simple œdème pulmonaire.
Par ailleurs, durant toute la grossesse, un marqueur spécifique est sécrété en permanence au sein du liquide amniotique. Sa présence dans le sang de la femme enceinte permet d’établir le diagnostic d’embolie amniotique.
Quelle prise en charge en présence de cette complication ?
En présence d’une embolie amniotique chez la femme enceinte, il faut d’abord poser le diagnostic juste. Après cela, une prise en charge thérapeutique rapide est très importante. Celle-ci se résume souvent à la réanimation cardio-pulmonaire, l’oxygénothérapie et la transfusion sanguine. La femme est ensuite transférée dans une unité spécialisée lorsque son état se stabilise un peu. Si l’accouchement n’est pas déjà arrivé à son terme, les praticiens procèdent à une césarienne pour éviter les risques pour le bébé.