Une épidémie de malaria en l’Algérie suscite de nombreuses inquiétudes. Elle est accompagnée d’une vague de diphtérie, les deux affections qui sévissent dans des régions du sud du pays. Les autorités assurent que la situation est sous contrôle, mais les rumeurs sur cette épidémie de malaria en Algérie affluent. Comment évolue alors la situation ? Nous vous faisons le point.
L’épidémie de malaria en Algérie : comment se manifeste-t-elle ?
L’Algérie est un pays situé en Afrique occidentale, une région pas trop habituée aux épidémies de paludisme. D’ailleurs en mai 2019, le pays recevait une distinction, le certificat d’élimination du paludisme. Il lui a été décerné par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) après 5 années consécutives de non-enregistrement de cas autochtones. Il est alors normal que la résurgence de cette maladie au sein du pays crée la psychose.
Retour sur ce qu’est le paludisme
Le paludisme, ou malaria est une maladie infectieuse causée par un parasite du genre Plasmodium et transmise à l’homme par la piqûre de moustiques Anopheles infectés. Cette maladie reste un problème de santé publique majeur en Afrique subsaharienne, mais l’Algérie avait réussi à obtenir en 2019 la certification « pays exempt de paludisme » de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Cependant, plusieurs articles de presse, notamment de l’APS et de Hespress, rapportent que des cas ont été récemment détectés dans plusieurs wilayas du sud, principalement à Tamanrasset, Bordj Badji Mokhtar et In Guezzam. Selon les autorités sanitaires, ces cas seraient majoritairement importés de pays voisins comme le Mali et le Niger.
Cette nouvelle épidémie de malaria en Algérie s’explique en partie par les conditions climatiques de ces régions. En effet, les récentes pluies importantes ont favorisé l’accumulation d’eau stagnante, des environnements propices à la prolifération des moustiques porteurs du parasite.
Les manifestations du paludisme et son diagnostic
Les symptômes du paludisme se manifestent généralement 7 à 30 jours après une piqûre infectée. Ils varient en intensité, mais incluent souvent :
- Fièvre élevée et cyclique, avec des frissons et des sueurs abondantes ;
- Maux de tête, douleurs musculaires et articulaires intenses ;
- Fatigue extrême, nausées et vomissements ;
- Dans les cas graves : atteintes neurologiques, anémie sévère et complications multi-organes.
Selon l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSS), le diagnostic repose sur un test sanguin permettant d’identifier la présence du parasite. Après un diagnostic positif, un traitement antipaludique rapide doit être mis en place pour éviter les complications. Les autorités sanitaires algériennes rappellent que l’accès aux soins dans les wilayas touchées reste un enjeu majeur pour endiguer cette flambée épidémique.
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Comment évolue la situation au sein du pays ?
L’épidémie de paludisme en Algérie suscite une inquiétude croissante, notamment dans les wilayas du sud comme Tamanrasset, Bordj Badji Mokhtar et In Guezzam. Selon les sources officielles, la majorité des cas enregistrés sont importés, principalement en raison des flux migratoires en provenance de pays voisins comme le Mali et le Niger. Toutefois, le risque de réimplantation locale du parasite inquiète les autorités sanitaires.
Face à cette résurgence, le Ministère de la Santé et l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSS) ont mis en place des mesures préventives et curatives pour contenir l’épidémie. Des campagnes de dépistage sont en cours, accompagnées de la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide et d’opérations de lutte anti-vectorielle visant à réduire la population de moustiques Anopheles. L’accent est également mis sur la sensibilisation des populations locales pour encourager la prise de précautions contre les piqûres de moustiques.
Malgré ces efforts, des difficultés persistent face à l’épidémie de paludisme en Algérie. Dans certaines zones reculées, l’accès aux soins est limité, ce qui retarde le diagnostic et la prise en charge des patients. De plus, les conditions climatiques jouent un rôle clé dans la prolifération du paludisme : les récentes pluies ont favorisé la formation d’eaux stagnantes, propices à la reproduction des moustiques. L’OMS rappelle que le maintien de l’Algérie dans la liste des pays exempts de paludisme dépendra de la capacité des autorités à contenir rapidement cette épidémie.
Nos conseils pour se préserver contre l’épidémie de malaria en Algérie
Face à la résurgence du paludisme dans certaines wilayas du sud de l’Algérie, il convient d’adopter des mesures de prévention efficaces pour se protéger contre la maladie. Les autorités sanitaires et l’OMS rappellent que la prévention repose principalement sur la protection individuelle contre les piqûres de moustiques et sur une vigilance accrue en cas de symptômes évocateurs.
Parmi les meilleures pratiques à adopter :
- Utiliser des moustiquaires imprégnées d’insecticide : ces moustiquaires, distribuées par les autorités dans les zones à risque, permettent de réduire significativement le nombre de piqûres nocturnes, moment où les moustiques Anopheles sont les plus actifs.
- Appliquer des répulsifs anti-moustiques : l’utilisation de lotions ou sprays à base de DEET, d’icaridine ou de citronnelle peut aider à éloigner les moustiques porteurs du parasite.
- Porter des vêtements longs et clairs : privilégier des tenues couvrantes, surtout en soirée et au petit matin, permet de limiter les risques de piqûres.
- Éliminer les eaux stagnantes : les zones d’eau stagnante favorisent la prolifération des moustiques. Il est donc important de vider régulièrement les récipients, seaux ou flaques d’eau autour des habitations.
- Consulter un médecin en cas de fièvre suspecte : une prise en charge rapide est importante pour éviter les complications. Toute personne qui présente des symptômes comme une forte fièvre, des frissons ou des maux de tête après un séjour dans une région touchée doit consulter un professionnel de santé sans attendre.
Vous pouvez par ailleurs prendre un traitement préventif si nécessaire. Ce traitement prophylactique peut être recommandé par un médecin pour les personnes qui voyagent ou résident dans des zones à risque. Cela permet de prévenir l’infection avant même qu’elle ne se déclare. Les autorités algériennes, en collaboration avec l’OMS Afrique, poursuivent leurs efforts pour contenir l’épidémie et éviter une réintroduction durable du paludisme en Algérie. Toutefois, la responsabilité individuelle et collective joue un rôle clé dans la prévention et la limitation de la propagation de la maladie.