Le CRAT est un centre qui veille beaucoup à la prévention de la santé materno-fœtale. La grossesse est en effet une étape assez délicate de la vie d’une mère et de son futur bébé. À cette période de la vie, le système immunitaire de la femme devient faible et l’enfant qui n’est pas encore mature peut subir de nombreuses agressions. Il convient donc de bien surveiller la femme enceinte, surtout en termes de médication pour limiter les risques. Le CRAT propose à cet effet une liste de médicaments dangereux pour la grossesse. Cet article vous en dit plus.
C’est quoi le CRAT ?
Le CRAT (Centre de Référence sur les Agents tératogènes) est une structure publique qui a vu le jour en 1975. Il s’agit d’une Unité Fonctionnelle hospitalière du Département de Santé Publique rive gauche et qui est implantée à l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris. L’institution étudie perpétuellement les risques tératogènes, fœtotoxiques ou néonataux durant la grossesse qui peuvent être liés à divers agents tels que :
- Les substances médicamenteuses ;
- Rayonnements ;
- Dépendances, etc.
Le CRAT étudie aussi les répercussions sur la grossesse du fait des expositions paternelles à ces agents ainsi que leurs impacts sur la fécondité féminine et masculine. Le résultat des diverses études de la structure est pris en compte par les professionnels pour savoir quels produits prescrire aux femmes enceintes selon la situation. Ces informations sont disponibles sur (www.lecrat.fr). Elles permettent de savoir quelles mesures adopter face aux femmes enceintes qui ont été exposées à des molécules potentiellement dangereuses.
Pourquoi faut-il contrôler la prise des médicaments durant la grossesse ?
Selon le CRAT, la prise de médicaments surtout ceux vendus sans ordonnance doit être évitée par toute femme enceinte. En cas de maladie chronique, l’idéal serait de faire appel à son médecin avant la prise d’une quelconque substance. Ces produits pris sans aucun suivi médical peuvent en réalité avoir divers effets sur le fœtus selon la période de la grossesse.
Les malformations congénitales
Les malformations congénitales sont multiples et surviennent généralement en début de grossesse. Il peut s’agir d’anomalies du cœur, un bec-de-lièvre, l’omphalocèle, la spina-bifida, etc. Elles peuvent être génétiques, mais aussi résulter de l’effet tératogène de certains agents auxquels est exposé le fœtus.
Les effets fœtotoxiques
Ce sont d’autres actions liées aux agents chimiques et que le CRAT étudie. Ils surviennent très souvent au premier trimestre de la grossesse. Ceux-ci se traduisent en fait par une incidence sur la maturation ou la croissance des organes chez le fœtus.
Autres types d’effets que peuvent avoir les médicaments sur la grossesse
D’autres médicaments quant à eux peuvent avoir des effets néonataux. Ces risques surviennent généralement en fin de grossesse et sont dus au médicament ou à la privation du médicament (syndrome de sevrage).
Des agents tératogènes peuvent également engendrer des actions dont les effets se remarquent à distance de la grossesse. Ce sont par exemple les troubles cognitifs et les troubles du comportement qui peuvent être occasionnés à n’importe quel moment de la grossesse. C’est pour cela que le CRAT veille à répertorier les médicaments qui présentent un potentiel danger pour la mère et son enfant.
Lire aussi : Infections de la grossesse : les réflexes pour se protéger ! |
Quels sont les médicaments à risques pendant la gestation selon le CRAT ?
Avec les effets énoncés plus haut, les médicaments dangereux au cours de la grossesse peuvent être classés en diverses catégories. Le CRAT met l’accent principalement sur deux classes, notamment :
Les médicaments tératogènes reconnus par le CRAT
Ce sont ceux-là qui peuvent occasionner une malformation congénitale chez l’enfant. Ils se divisent aussi en deux parties. La première est celle des médicaments tératogènes avérés qui sont proscrits durant tout le premier trimestre, et même au-delà sauf avis médical.
Dans cette liste se trouvent les produits à base d’Acitrétine, Acide valproïque, Diéthystilbestrol, Isotrétinoïne par voie orale et autres rétinoïdes oraux. Les médicaments qui contiennent du Mycophénolate, Misoprostol, Thalidomide Testostérone et Danazol (dangereux seulement pour les fœtus féminins), Antimitotiques sont aussi proscrits.
Il existe aussi d’autres produits tératogènes avérés, mais qui peuvent être utilisés durant la grossesse lorsqu’il n’y a pas d’autres alternatives. C’est surtout le cas de certains antiépileptiques (Carbamazépine, Phénobarbital). Le Carbimazole et le Lithium peuvent aussi être utilisés pendant le premier trimestre parce qu’ils présentent un réel bénéfice thérapeutique, malgré le risque de malformations.
Les produits fœto-toxiques
Les produits fœto-toxiques sont des substances dont le CRAT interdit l’utilisation durant toute la gestation surtout s’il existe d’autres alternatives plus sûres. Ce sont les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et inhibiteurs sélectifs de Cox2 tels que :
- Le Kétoprofène ;
- Ibuprofène ;
- Nimésulide.
De même, les Inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et antagonistes de l’angiotensine 2 (Captopril, Losartan, Enalapril) sont aussi interdits par le CRAT pendant la grossesse. Par contre, les antibiotiques de classe 2 qui sont aussi fœto-toxiques peuvent quant à eux être prescrits en l’absence d’une alternative plus sûre.