Le syndrome du piriforme est une atteinte à un muscle en forme de poire au niveau des fesses. Autrefois appelé muscle pyramidal du bassin, ce dernier s’étend de l’extrémité du sacrum jusqu’au niveau de l’épiphyse proximale du fémur. Appartenant au groupe des rotateurs de la hanche, une atteinte à ce tissu de fibres doué de contraction se manifeste exclusivement par la brûlure dans les fessières. Vous souhaitez en savoir plus sur cette fessalgie inflammatoire ? Cet article renseigne sur tout ce dont vous avez besoin.
Anatomie du muscle piriforme
Le muscle piriforme fait partie des rotateurs de la hanche, une association de fibres en étroite relation avec le nerf sciatique. Il s’agit d’un muscle aplati, ayant la forme d’une pyramide triangulaire. Il tire son origine des vertèbres sacrées et trouve sa terminaison sur le grand trochanter du fémur. C’est l’un des principaux muscles qui se retrouvent dans la région fessière avec les muscles glutéaux, l’obturateur interne, les pelvitrochantériens et le petit fessier. Il assure de nombreuses fonctions, notamment :
- La prévention des luxations sacro-iliaques ;
- La stabilisation de la hanche pendant la marche ;
- La rotation externe de la jambe.
Avec le coccyx, les aponévroses, la grande échancrure sciatique et les ligaments coxaux, le piriforme forme, un conduit dans lequel s’insèrent quelques nerfs et vaisseaux. Il forme en effet le canal sous-pyramidal dans lequel s’insère le nerf sciatique. Chez environ 22 % des humains, le nerf se fraye un chemin directement au sein du muscle fessier, ce qui les expose davantage à un risque de blocage du nerf sciatique.
Qu’est-ce que la lombo fessalgie ?
Le syndrome du piriforme est une inflammation du muscle. Ce dernier gonfle et augmente de volume, jusqu’à comprimer le nerf sciatique. À cause des contraintes mécaniques auxquelles il est souvent soumis, le piriforme s’abîme petit à petit. Une fessalgie inflammatoire est naturellement mise en place pour le réparer. Mais, lorsque les lésions se répètent, l’inflammation devient plus importante, le piriforme subit des spasmes, et son volume ne cesse plus de s’augmenter.
Cette inflammation provoque la compression du nerf sciatique ce qui entraîne la sensation de douleurs dans la fesse droite ou gauche selon le côté affecté. Le nerf à son tour s’enfle, en provoquant la libération de substances inflammatoires. Le syndrome du piriforme s’installe, avec un cercle vicieux dans lequel le muscle provoque l’inflammation du nerf, qui à son tour entraîne la fessalgie inflammatoire.
La fessalgie inflammatoire : quelles en sont les causes ?
L’anatomie du muscle piriforme l’expose à de grands risques de lésions. Une hypersollicitation de ce dernier par exemple peut occasionner une déchirure musculaire du fessier, avec les symptômes qui s’accompagnent. Il peut s’agir d’un mouvement brusque de la hanche, comme une chute sur les fesses au sport, le port d’une charge importante, une mauvaise position assise, etc.
Le muscle piriforme est en outre alimenté par de petites artères qui tirent leur origine des artères glutéales supérieures et inférieures. Ce sont des vaisseaux assez sensibles à la pression. Une position assise non adaptée, la grossesse, ou tout autre événement pouvant provoquer la compression de ces vaisseaux peut laisser place à une ischémie. Cela entraîne la formation d’une boule dans le muscle fessier, qui est privé d’oxygène, et subit des dégâts musculaires, ainsi qu’une inflammation.
Les personnes les plus exposées à la fessalgie inflammatoire du muscle fessier sont les travailleurs de bureau, les grands sportifs, les femmes enceintes, et autres personnes dont le travail nécessite l’utilisation de beaucoup de force. Ces dernières sont en effet plus exposées à une surutilisation du piriforme, la mauvaise posture assise ou encore un traumatisme du muscle. Tout ceci peut entraîner la compression du nerf sciatique, qui est à l’origine de la sensation de douleur dans la fesse droite ou gauche.
Par ailleurs, chez certaines personnes, c’est la composition anatomique du bassin qui peut être la cause des fessalgies récurrentes. En réalité, chez celles-ci, le muscle piriforme est divisé en deux parties qui enveloppent le nerf sciatique. Une inflammation du fessier entraîne donc très aisément la compression du nerf, et les brûlures dans la fesse. Mais aussi, la forme du bassin et l’angle de la symphyse pubienne peuvent augmenter le risque de développer un syndrome du piriforme.
Comment diagnostiquer une fessalgie ?
Une fessalgie inflammatoire s’accompagne de certains signes spécifiques. Le plus souvent, il s’agit d’une paresthésie dans la région fessière, et au niveau de la jambe touchée. Le patient ressent en réalité une brûlure dans le fessier, surtout en position assise. Cette sensation de chaleur dans le muscle fessier peut aussi s’accompagner de fourmillements et de chocs électriques, causés par la compression du nerf sciatique.
Chez les personnes qui passent beaucoup de temps en position assise, des douleurs nerveuses peuvent aussi être senties dans les fessiers, vers la jambe. C’est en fait la conséquence d’un excès de pression exercée sur le muscle fessier qui est enflammé. Le nerf sciatique qui est comprimé ne fonctionne plus normalement et envoie un signal vers le cerveau. Tous ces éléments peuvent attirer l’attention sur le syndrome du piriforme, mais ne permettent pas de diagnostiquer le mal. Pour un diagnostic efficace, voici les examens à subir.
Les tests physiques pour diagnostiquer une fessalgie
Si vous vous demandez, comment diagnostiquer une fessalgie, les tests physiques sont la première réponse à votre préoccupation. Ils sont au nombre de quatre :
La manœuvre de Beatty
Le patient est positionné en décubitus latéral, avec le côté sain appuyé contre le plan du lit. Le pied de la jambe affectée est placé en regard du creux poplité. Les hanches sont en flexion, adduction, et subissent une rotation interne. Le patient doit soulever son genou et maintenir la position pendant 30 secondes. Cela permet de faire ressortir la douleur, et de mettre en évidence la fessalgie inflammatoire.
La manœuvre FAIR
Dans le cas de la manœuvre d’allure, le patient est placé aussi couché sur le côté non affecté, avec la hanche supérieure en abduction maximale, et qui subit une flexion à 90 degrés. Le genou supérieur est aussi fléchi à 90 degrés pour maintenir les deux acétabulums verticaux.
Une pression est ensuite appliquée sur la région latérale et supérieure du tibia, avec la hanche qui subit une rotation interne de 45 ° (ne pas dépasser la tolérance du patient). En cas de douleur à l’intersection du nerf sciatique et du piriforme, le test d’allure est positif.
La manœuvre de Pace
Le patient est en position assise avec les jambes pendantes sur la table. Les jambes qui s’opposent à une abduction sont maintenues par le praticien. Cela provoque une contraction isométrique du piriforme qui se manifeste par une douleur dans la jambe, ou une paresthésie du côté affecté.
La manœuvre de Freiberg
Couché sur le dos, le patient voit son membre symptomatique amené en flexion progressivement, de 30 à 45 degrés. Une rotation interne, ainsi qu’une adduction sont exercées pour tenter de reproduire la douleur et le vécu du patient.
Les examens d’imagerie médicale
En imagerie médicale, l’examen le plus utilisé pour définir la cause d’une fessalgie inflammatoire est l’échographie. Cet examen permet en effet d’analyser l’état du muscle fessier, ainsi que du nerf sciatique. Il peut mettre en évidence une hypertrophie du muscle et du nerf chez les personnes affectées. Une échographie controlatérale peut aussi être réalisée pour la recherche d’une asymétrie pouvant invalider le mal au profit d’une autre affection.
L’IRM, le scanner, ou encore l’électromyogramme peuvent aussi être réalisés pour mieux explorer l’ensemble du fessier à la recherche d’autres affections similaires ayant les mêmes symptômes.
Comment débloquer le piriforme ?
La méthode la plus simple pour se soulager d’une sensation de brûlure dans le fessier en position assise est de se mettre au repos. Vous pouvez prendre un arrêt de travail pour quelques jours, voire quelques semaines. Mais, en plus de cette approche, d’autres soins peuvent être mis en place pour soigner la déchirure musculaire du fessier et ses symptômes.
La kinésithérapie pour soulager la fessalgie
Le médecin traitant peut vous orienter vers un kinésithérapeute pour faire partir la douleur fessière en position allongée et assise. Celui-ci pratique en effet des mobilisations manuelles sur le membre affecté, notamment des étirements fessiers. Il peut également procéder à des massages pour réduire la contraction du muscle, et la pression qu’il exerce sur le nerf sciatique. Mais, la guérison par les exercices de kinésithérapie nécessite d’agir sur le cycle de l’inflammation pour obtenir satisfaction.
L’administration des anesthésiques et corticostéroïdes
Ce sont des médicaments anti-inflammatoires dont l’injection agit directement sur l’inflammation et la boule dans le muscle fessier. Les corticostéroïdes jouent un rôle assez important dans la décontraction du piriforme. Quant aux anesthésiques, ils calment les douleurs, et doivent être injectés de façon répétée pour offrir un soulagement. Ces thérapies peuvent cependant avoir des effets secondaires, et ne sont pas adaptées à tous les profils.
Les infiltrations de botox
Il s’agit d’une intervention mini-invasive réalisée en radiologie interventionnelle. L’injection de la toxine botulique met au repos le muscle fessier, tout en réduisant la fessalgie inflammatoire. Le volume du piriforme diminue progressivement, tout en dégageant le canal sous-pyramidal. Le muscle se relâche ainsi, ce qui permet de mettre fin au cercle vicieux du mal, sans laisser place à des effets secondaires.
Combien de temps dure le syndrome du piriforme ?
La durée du syndrome du piriforme varie d’une personne à une autre. En absence d’une thérapie adéquate, la sensation de mal en haut des fesses peut persister. Mais, elle se dissipe chez la majorité des patients au bout de 6 à 8 semaines. Certaines personnes, compte tenu de leur âge, de leurs activités professionnelles, ou de la pratique d’exercices sportifs, peuvent voir la douleur s’étaler sur 6 à 12 mois. Ceux-ci nécessitent le plus souvent une gestion continue, par des thérapies spécifiques comme l’infiltration de toxine botulique.
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