La cardiomyopathie dilatée hypokinétique (CMD) est l’une des formes les plus répandues de cardiomyopathies. Elle représente environ 60 % des cas rencontrés. Elle touche une personne sur 2500 et un cas sur deux est une forme familiale. C’est une maladie qui affecte le myocarde et compromet la propulsion du sang oxygéné vers les autres organes du corps. Les conséquences d’une cardiomyopathie dilatée hypokinétique peuvent être assez graves, mais il est tout à fait possible de vivre avec. Comment s’y prendre donc ? Plus de détails.
Qu’est-ce qu’une cardiomyopathie dilatée hypokinétique (CMD) ?
Les cardiomyopathies sont un ensemble de maladies cardiaques qui atteignent le myocarde. Elles provoquent en général une altération de la capacité du muscle à propulser efficacement le sang. La cardiomyopathie dilatée hypokinétique encore connue sous le nom de la maladie du myocarde est l’une de ces formes. Elle se caractérise par une dilatation des cavités, principalement le ventricule gauche.
La dilatation du ventricule gauche occasionne ainsi une hypokinésie de cette dernière. Il s’agit en effet d’un affaiblissement du muscle qui désormais n’est plus en mesure de pomper efficacement le sang pour alimenter les autres organes du corps humain. S’ensuit aussi une congestion du sang vers les poumons. La maladie provoque ainsi une insuffisance cardiaque, dont peut résulter une mort subite.
Quelles peuvent être les causes d’une CMD ?
Le développement d’une cardiomyopathie dilatée hypokinétique chez une personne peut résulter de divers facteurs. Il peut en réalité être d’étiologie :
- Infectieuse, du fait d’une infection engendrée par les mononucléoses, la Coxsackie B ;
- Métabolique, occasionnée par une hyperthyroïdie par exemple ;
- Toxique (alcoolisme, tabagisme, consommation de drogue) ;
- Auto-immune (sclérodermie, lupus érythémateux disséminé), etc.
Toutefois, dans la majorité des cas, les éléments ayant engendré une maladie du myocarde sont insaisissables. On parle ainsi d’une cardiomyopathie idiopathique. Certaines formes sont en outre dites familiales. Elles sont dues à une mutation génétique et représentent environ 20 à 40 % des cas. Mais la majeure partie du temps, la dilatation et l’altération des cavités cardiaques sont dues à un infarctus du myocarde, ce qui est une cardiopathie ischémique.
Les précautions à prendre pour mieux vivre avec une cardiomyopathie dilatée hypokinétique
Vivre avec une CMD nécessite avant tout que la pathologie soit diagnostiquée à temps. Ceci permet en effet de s’offrir une prise en charge adéquate pour réduire l’apparition des symptômes graves.
Comment se fait le diagnostic d’une cardiomyopathie dilatée hypokinétique ?
Au début, les cardiomyopathies peuvent être silencieuses pour laisser apparaître les symptômes tardivement. L’apparition de ceux-ci doit toutefois vous mettre la puce à l’oreille pour une consultation cardiologique. Ce sont le plus souvent les signes d’une insuffisance cardiaque, notamment :
- L’essoufflement et la sensation de fatigue excessive à l’effort ;
- Les difficultés respiratoires ;
- La dyspnée paroxystique nocturne ;
- Les palpitations cardiaques ;
- L’œdème des jambes ;
- L’altération de l’état général, etc.
Face à ces divers symptômes, le médecin peut demander des examens spécifiques pour mieux se prononcer en faveur d’un diagnostic. Un examen physique effectué en amont permet d’étudier les battements cardiaques irréguliers et les bruits anormaux. À cela peut s’ajouter une analyse sanguine pour identification des marqueurs biologiques ou encore une radiographie du thorax pouvant révéler les anomalies de structure et de taille du cœur.
La dilatation cardiaque peut également être étudiée à partir d’une échographie cardiaque. Mais pour plus de précision, le médecin peut demander d’autres examens comme le test d’effort. Celui-ci permet d’étudier la gravité des difficultés occasionnées par la cardiomyopathie dilatée hypokinétique au cours d’un effort. Cet examen est le plus souvent accompagné d’une tomoscintigraphie myocardique au technétium qui permet d’étudier les volumes des cavités cardiaques, la contractilité cardiaque et la fraction d’éjection.
Que faut-il faire pour mieux vivre face à la maladie du myocarde ?
Lorsque vous êtes diagnostiqué d’une CMD, la première des choses à faire est de stopper toute consommation d’alcool et de produits stupéfiants. Il s’agit en effet de traiter les causes sous-jacentes de la maladie. En dehors de ceci, des traitements peuvent être envisagés dans plusieurs cas, sauf si la pathologie est d’origine génétique.
Des médicaments pour prévenir et réduire les symptômes et complications de la cardiomyopathie dilatée peuvent vous être prescrits. Il s’agit entre autres des bêtabloquants, antiarythmiques, diurétiques, etc. Il est aussi important d’adapter son mode de vie à sa situation sanitaire. Ainsi, vous devez réduire la consommation de sel et faire des activités sportives régulières définies par un médecin. En cas de surpoids, vous devez également privilégier un mode de vie visant à réduire votre poids pour alléger la charge au cœur.