La scintigraphie rénale est un examen d’imagerie moléculaire réalisé par les professionnels de la médecine nucléaire. Elle permet en effet d’étudier le fonctionnement des reins afin d’établir un bilan rénal. L’examen peut se faire de diverses manières avec des produits et des protocoles variés selon la pathologie dont souffre le patient. Mais quel est donc le principe de la scintigraphie rénale ? Comment se déroule cet examen ? Vous trouverez les réponses à ces questions dans cet article.
Quel est le principe de la scintigraphie rénale ?
La scintigraphie rénale en médecine nucléaire utilise un procédé assez simple. Le patient qui répond à toutes les conditions pour suivre cet examen est accueilli en salle d’examen. Celui-ci reçoit en intraveineuse une dose appropriée de radiopharmaceutique. Il s’agit en effet de l’assemblage d’un isotope radioactif (Technétium 99) et d’un vecteur (une substance ayant un tropisme pour l’organe à explorer, les reins dans ce cas).
Le patient est ensuite passé à travers les caméras d’un appareil spécifique qui est la gamma caméra. Celle-ci a la possibilité de détecter l’énergie radioactive de l’isotope injecté qui se fixe sur les reins grâce au vecteur. Grâce à ses détecteurs, la gamma caméra peut reconstruire une image des reins qui après un traitement logiciel permet l’étude de la fonction rénale.
Pourquoi suivre un tel examen ?
La scintigraphie rénale est un examen de référence pour :
- Étudier la fonction rénale des deux reins chez un patient ;
- Évaluer les conséquences des infections et maladies rénales (reflux vésico-rénal, maladie de la jonction pyélo-urétérale, pyélonéphrite, etc.) ;
- Observer la morphologie des reins pour une meilleure étude des malformations, anomalies ou autres séquelles liées à des pathologies antérieures ;
- Étudier les voies urinaires, l’état de leur paroi et l’impact sur la fonction rénale ;
- Détecter des problèmes de la circulation dus à un mauvais état des vaisseaux qui irriguent les reins ;
- Faire un bilan en présence d’une tumeur abdominale dont la localisation pourrait porter préjudice aux reins.
En dehors de ces diverses indications, d’autres signes peuvent justifier la réalisation d’une scintigraphie rénale. L’examen peut aussi être prescrit en présence d’hématurie, de douleurs abdominales ou dorsales inexpliquées.
Comment se déroule la scintigraphie rénale ?
La scintigraphie rénale peut se faire suivant deux principales procédures selon les indications de l’examen. Il peut s’agir en réalité d’un examen dynamique réalisé soit au MAG3, au DTPA, ou d’une acquisition statique au DMSA. Sa réalisation ne nécessite pas une préparation particulière. Seulement pour les examens dynamiques, le patient doit être bien hydraté. Il n’est en outre pas nécessaire d’être à jeun et vous pouvez prendre tous vos médicaments habituels.
Déroulement de la scintigraphie rénale au MAG3 ou au DTPA
Les scintigraphies rénales au MAG3 et au DTPA sont des examens dynamiques qui se déroulent suivant les mêmes protocoles. Le patient est installé sur la table d’examen avec les détecteurs du gamma caméra centrés sur son abdomen. Dans l’une des veines du bras, il est injecté du radiopharmaceutique, parfois en association avec un diurétique pour réaliser une épreuve permictionnelle. L’examen dure au total entre 20 et 40 minutes. Après, des images postmictionnelles peuvent être prises pour étudier la vidange après miction.
La différence entre la scintigraphie rénale au MAG3 et au DTPA réside particulièrement au niveau du trajet emprunté par les deux radiopharmaceutiques. Le DTPA est une molécule de petite taille qui diffuse aisément dans la matrice extracellulaire. Il est ainsi aisément filtré à travers les glomérules, ce qui permet d’avoir une idée de la fonction glomérulaire. Le MAG3 quant à lui est filtré à travers les tubules néphrétiques (à 50 %). Seuls 5 % de ce produit est filtré à travers les glomérules.
Déroulement de la scintigraphie rénale au DMSA
La scintigraphie rénale au DMSA est un examen statique qui permet d’apprécier la fonction séparée des deux reins. Elle permet aussi de déceler les séquelles des infections rénales chez les enfants et les adultes.
Le patient reçoit le matin de l’examen en injection dans la veine du bras du DMSA associé au Tc99. 4 à 5 heures après l’injection, il vide sa vessie avant de passer sur la table d’examen. Il est ensuite allongé sur le dos durant environ 10 minutes où se déroule l’acquisition. Pendant tout ce temps, il est assez important de rester immobile pour ne pas entraver l’examen.
Qui peut suivre cet examen ?
Tout le monde peut suivre une scintigraphie rénale, que vous soyez enfant, jeune ou adulte. Toutefois, pour ce qui est des femmes, il est important d’attirer l’attention sur tout état gestationnel. Ainsi, toute suspicion de grossesse ou arrêt des règles doit être signalé au personnel. Pour plus de précision, ceux-ci peuvent vous demander un test de grossesse qui permet d’écarter tous doutes.
Que se passe-t-il après une scintigraphie rénale ?
Après la scintigraphie rénale au DTPA, MAG3 ou DMSA, les images acquises sont traitées à travers un logiciel spécifique. Celles-ci donnent un aperçu de la fonction des reins que les médecins nucléaristes reportent au sein d’un compte-rendu. Le résultat peut vous être transmis ou envoyé par messagerie médicale sécurisée à votre médecin.
Quelles sont les précautions à prendre après l’examen ?
Les 36 heures qui suivent la réalisation d’une scintigraphie rénale, vous devez bien vous hydrater pour faciliter l’élimination du produit radioactif au sein de l’organisme. Les femmes allaitantes doivent quant à elles tirer le lait et le jeter durant toute cette période. Si vous devez être hospitalisé dans les 48 heures qui suivent la séance, il est important de notifier que vous avez été injecté d’un radiopharmaceutique.
La scintigraphie rénale est-elle dangereuse ?
Cet examen n’est pas dangereux. La quantité de produit radioactif injectée est assez moindre. La radioactivité n’est donc pas élevée et peut disparaître de l’organisme au bout de quelques heures. Des impacts néfastes sur la santé ne peuvent donc être enregistrés. Il n’est pas non plus conseillé d’adopter des mesures d’éviction. Vous pouvez bien vous rapprocher des enfants et des femmes enceintes. Le produit est en outre indolore et n’induit aucune allergie, ni somnolence ni malaise.