L’automesure tensionnelle assez préconisée aujourd’hui est d’autant plus pratiquée au sein de la population française. En réalité, l’enquête FLAHS réalisée en 2007 témoignait d’une augmentation du nombre de tensiomètres en France qui passait de 4 à 6 millions. Cette estimation a été réévaluée à 7 millions en 2014 avant l’enquête FLAHS réalisée en 2017 sur 1334 patients hypertendus traités. Celle-ci montre qu’encore 40 % des patients continuent à faire usage des appareils d’automesure tensionnelle. Cet outil est ainsi perçu comme très important aujourd’hui pour la prise en charge et le suivi des hypertendus. Mais alors qu’est-ce que l’automesure tensionnelle ? Quels en sont les avantages ? Comment cela se fait-il ? Trouvez la réponse à ces questions dans cet article.
Automesure tensionnelle : définition et fonctionnement
L’automesure tensionnelle s’oppose à la mesure conventionnelle de la tension artérielle effectuée en pharmacie ou au sein des cabinets médicaux. Il s’agit en effet d’une approche permettant aux patients de mesurer eux-mêmes leur tension artérielle sans avoir recours à un professionnel de santé.
Il faut savoir que l’hypertension artérielle, quoiqu’elle soit l’une des maladies cardiovasculaires les plus dangereuses, n’en demeure pas moins asymptomatique. Alors qu’elle touche 40 % des plus de 25 ans, le tueur silencieux comme elle est appelée reste difficile à diagnostiquer. 1 personne sur 2 souffrant de ce trouble se trouve dans le déni total. Mais avec l’autotensiomètre, les patients peuvent effectuer une automesure tensionnelle en vue de se garantir un diagnostic précoce et une prise en charge rapide.
L’automesure de la tension artérielle se fait en suivant des plans préétablis par la Société Européenne d’Hypertension Artérielle. Le patient mesure en fait de lui-même sa tension artérielle au moins deux fois par jour, matin et soir sur trois jours avant de consulter un médecin.
Les données obtenues sont ensuite consignées au sein d’un relevé d’automesure tensionnelle. C’est cette fiche-patient qui sera transmise au médecin lors de la consultation en cabinet médical pour faciliter la prise en charge chez les hypertendus.
Quand faut-il faire une automesure de la tension ?
L’automesure tensionnelle est préconisée dans plusieurs situations spécifiques. Vous pourriez par exemple vous prêter à un tel exercice en présence de :
- Palpitations cardiaques répétées ;
- Troubles oculaires ;
- Essoufflement persistant ;
- Douleurs sans lésion caractérisée au niveau du bras gauche ;
- Céphalées soudaines et répétitives.
Toutes ces manifestations peuvent être le signe d’un trouble cardiovasculaire. Alors pour vous assurer qu’il ne s’agit pas d’une hypertension artérielle, il est nécessaire de pratiquer une automesure tensionnelle.
L’automesure de la tension artérielle peut également se faire à la demande d’un médecin traitant. Cela servira à poser un diagnostic en mesure d’affiner la précision ou d’ajuster le traitement pour un hypertendu. Cet examen peut aussi être prescrit pour dégager l’effet de blouse blanche ou l’hypothèse d’une hypertension de consultation chez certains patients.
Pourquoi faut-il faire une automesure tensionnelle ?
De façon générale, la prise continuelle de la tension artérielle est très importante pour diagnostiquer une HTA et réduire le risque de pathologies cardiovasculaires. Le patient qui effectue des mesures à domicile peut consigner les chiffres obtenus au sein d’un relevé d’automesure tensionnelle. Cela offre en fait une longueur d’avance à son médecin pour une meilleure prise en charge au moment de la consultation. La solution permet par ailleurs de :
Contrôler sa tension artérielle en temps réel
Avec l’automesure tensionnelle, vous avez la possibilité de suivre l’évolution de votre tension artérielle dans le temps. Les mesures sont en effet effectuées à des moments spécifiques de la journée (matin et soir). Cela permet donc de s’informer des variations de la tension artérielle au cours de la journée. C’est un élément qui peut être assez utile pour vérifier l’efficacité d’un traitement anti-hypertension et l’ajuster au besoin.
L’automesure tensionnelle pour dégager l’effet de la blouse blanche
En pratiquant l’automesure de la tension artérielle, les patients ne prennent plus le risque de faire face à l’effet de la blouse blanche. Certaines personnes deviennent en fait anxieuses à la simple vue d’un médecin. Cela conduit directement à une augmentation de la tension artérielle qui fausse les mesures effectuées. Mais avec l’automesure tensionnelle à domicile, il est possible de pratiquer les mesures dans des conditions optimales.
Le patient n’est pas stressé, ce qui lui permet de prendre les valeurs avec beaucoup plus de précisions. Mais pour cela, il doit veiller à utiliser un autotensiomètre de qualité. Les mesures doivent par ailleurs être effectuées en respectant le plan de la Société Européenne d’Hypertension Artérielle pour avoir des valeurs précises. Dégager l’effet de blouse chez les patients demeure d’une grande utilité pour ne pas prescrire à tort des antidépresseurs.
Diagnostiquer une hypertension masquée
Contrairement aux personnes qui sont influencées par l’effet de blouse et font une fausse HTA, il y en a qui subissent une HTA masquée. Le mal est bien là, mais reste indétectable au sein du cabinet. Ce phénomène est généralement remarqué chez les patients qui reçoivent des traitements d’antidépresseurs.
Face à cette situation, l’idéal est d’opter pour l’automesure tensionnelle à domicile. Cela permet en effet de faire un suivi dans le temps chez le patient. L’objectif en effet est de déterminer si ce dernier fait réellement une hypertension masquée pour une prise en charge efficace.
La possibilité d’imprimer les résultats de sa mesure et de les envoyer par email
L’autotensiomètre numérique ne permet pas que de mesurer sa tension artérielle. Mieux, l’appareil peut être relié à un ordinateur pour ainsi imprimer la longue série de valeurs relevées. Le patient peut aussi envoyer les données à son médecin pour peut-être une prescription médicale ou une consultation en ligne. Tout ceci se fait d’ailleurs en un clic.
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Comment se fait l’automesure tensionnelle ?
L’automesure tensionnelle se fait suivant des étapes spécifiques définies à travers le plan de la Société Européenne d’Hypertension Artérielle. Il s’agit notamment de :
Le choix de l’appareil pour l’automesure tensionnelle
Avant toute chose, les patients doivent veiller à choisir un autotensiomètre de qualité. Il en existe deux principaux types. Le premier s’insère au poignet pour assurer la mesure de la tension. Il est vendu sur le marché entre 40 et 50 euros. Le deuxième modèle quant à lui est équipé d’un brassard huméral qui lui permet d’accéder au bras. Il est le plus efficace et son prix peut aller jusqu’à 90 euros.
Toutefois, vous devez veiller à choisir un autotensiomètre homologué. Il doit en effet porter la mention CE et être reconnu par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM). Ceci est en fait très important pour garantir la qualité des résultats obtenus après la mesure de votre tension artérielle.
La mise en place des conditions congruentes à la mesure
Une fois que le choix de l’autotensiomètre est bien fait, les patients peuvent passer à l’automesure tensionnelle. Mais pour cela, il faut d’abord se mettre dans les conditions idoines. Les 5 à 30 minutes qui précèdent la mesure, un repos absolu est primordial. De préférence, le patient doit adopter la position assise avec son dos détendu et ses bras posés sur la table.
Pour ce qui est des membres inférieurs, les jambes ne doivent pas être croisées. La plante des pieds doit par contre être posée au sol. Il faut en outre veiller à ne pas prendre de soda, de thé, ni de café. Les cigarettes aussi doivent être arrêtées avant toute automesure tensionnelle à domicile. Enfin, le choix d’un milieu calme loin de toute agitation est important pour une prise efficace de la tension artérielle.
Passer à la mesure proprement dite de la tension artérielle
Pour l’automesure tensionnelle, il faut savoir que la prise de la tension artérielle doit se faire trois fois consécutives à un intervalle d’une minute. Elle se fait deux fois au cours de la journée, notamment le matin avant la prise des médicaments. Le soir encore, vous devez mesurer votre tension artérielle entre le dîner et le coucher. Cet exercice doit par ailleurs être répété au moins sur trois jours consécutifs.
Si vous utilisez un tensiomètre au bras, il faut commencer par enfiler le brassard à la bonne hauteur au niveau de l’humérus. Le bras posé sur la table et plié, vous devez ensuite gonfler et dégonfler le brassard. Un bip sonore vous permettra de reconnaître la fin de la mesure. Toutefois, lorsque vous achetez un tensiomètre, il faut bien lire la notice pour mieux vous orienter dans la mesure.
Que faire après une automesure de la tension ?
Les mesures effectuées par le patient doivent être consignées dans le relevé d’automesure tensionnelle de l’Ameli. Les valeurs de la pression artérielle peuvent varier durant la journée. Vous n’avez pas à vous inquiéter. Il suffit de les enregistrer pour les envoyer au médecin en vue d’avoir une interprétation.
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